VILLA DE SAMURAI À AIZU WAKAMATSU , VIE QUOTIDIENNE ET SEPPUKU ( HARAKIRI ) DE LA FAMILLE SAIGO
C'est dans le Tohoku ( région du nord de Honshu ) que j'ai visité cette villa de samurai , dans la ville de AIZU WAKAMATSU et qui était tenue par la famille SAIGO .
Je commente presque toutes les photos en apportant des explications sur les us et coutumes japonaises et autres points culturels .
AIZU WAKAMATSU , ville féodale
AIZU WAKAMATSU , Entrée d'une villa de samurai , celle de la famille SAIGO , au tragique destin . Notez les fortifications .
Entrée de la villa ... on parcours un long chemin avant d'arriver aux bâtiments
J'ai pensé à prendre les explications qui sont écrites en anglais .
Portail avec les mon ( blason ) de la famille .
Portail d'une cour intérieur où se trouvait l'écurie .
Juste à côté de la cour intérieure , les cuisines .
Les ustensiles de cuisine : plats en vannerie
Jarre de saké et mesures à riz ?
Maillets pour piler
Vaisselle de poteries et porcelaine exposées
L'office , pièce où est entreposée la vaisselle . Ici , un époustouflant service de laqués .
A gauche , pichet à eau , à droite , ça ressemble à une théière mais c'est en fait un récipient contenant du saké ...
Meubles de rangements de la vaisselle .
Jarres à eau ou à fermenter les légumes .
Hibachi ou braséro portatif
Contrairement aux traditions françaises , on préfère au japon manger avec SON service à SOI , SES baguettes , SON bol ... d'où les mini-tables , mini théières ...
Tansu ( commodes ) avec d'authentiques daruma .... et une jarre à saké à droite , soigneusement fermée .
La salle des gardes
Et tout l'arsenal nécessaire
Le salon pour les messagers venant du château Tsurugajo ( situé non loin de la villa )
Aile de la villa consacrée à la détente
Paravents dorés luxueux pour une salle de réception
Explication de la scène : Tanoma Saigo salue son Seigneur le Daimyo d'Aizu Katamori Matsudaira
Autre scène de réception
Le chashitsu qui se compose de deux parties , la pièce dérobée aux regards où sont rangés les ustensiles pour le chanoyu et la pièce réservée au chanoyu
Ustensiles du chanoyu .Vous voyez à gauche , le furo et le kama , autrement dit le foyer -braséro et posé au dessus la bouilloire . Sur une étagère à droite , on voit le hishaku , la louche de bambou et le chasen , le fouet de bambou servant à battre le thé .
Paravent décoratif utilisé lors du chanoyu et entourant le coin à gauche du furo et du kama . Quand on dispose les instruments du chanoyu , on dessine un carré imaginaire visible si on se tient debout au-dessus des instruments . Les invités se placent , eux , sur le côté à droite du furo et du kama .
Paravent ( byobu ) aux beaux paysages à l'encre de Chine et braséro .
Salon pour les invités de rang égal ou inférieur aux seigneurs de la villa .
Meuble laqué décoré avec paysage à la chinoise et incrustation de plaquettes d'ivoire .
Détail du tokonoma , partie la plus noble d'une pièce traditionnelle japonaise . C'est un renfoncement comportant une décoration , voire deux , ici un ikebana ( oeuvre d'art floral ) et un kakemono ( appelé aussi kakejiku ) , calligraphie ou peinture inspirant celui qui la contemple à l'élévation d'âme . L'invité honoré doit s'asseoir DEVANT le tokonoma , dos au kakemono ( et donc ne pas le voir ) et non pas EN FACE , comme pourrait le penser une personne qui désirerait admirer les oeuvres disposées dans cette alcôve . En effet , le tokonoma doit mettre en valeur l'invité , en le présentant comme une oeuvre à chérir pour son hôte .
Le coussin violet au motif de chrysanthème où s'assoie l'hôte accompagne un mini braséro à moins qu'il ne s'agisse d'un tobacco bon ( nécessaire à tabac ) . Juste devant se trouve un kyosou , un accoudoir , à gauche un meuble laqué qui mi-lutrin ( meuble pour poser un livre et le lire ) mi boîte ( voyez le tiroir ) . Bref , un ameublement présentant un certain luxe en dépit du fait qu'ils doivent servir à un hôte ordinaire .
Pièce d'habitation du chef des samurai
Katana et wakizashi ( lame courte ) en exposition dans le tokonoma . Atmosphère attendue pour le chef des vassaux .
Admirez l'originalité du porte-sabre : des andouillers . De plus , il fait aussi office de petite commode . Elégance , originalité et commodité .
Butsudan , autel domestique et bouddhiste . Le bouddhisme a été importé de Chine via la Corée et est devenue un fer de lance de la classe des samurai lors de leur prise du pouvoir au détriment de la classe noble au XIIème siècle . ( voir l'article sur les classes sociales au Japon ) .
Les appartements de la famille Saigo
La maîtresse de maison
Détail du somptueux kimono .
Petites filles jouant avec leur temari , balle formée de cordelettes et fils de soie de couleurs vives .
Détail de la coiffure , très sophistiquée de la fillette .
Kimono féminin sur un porte-kimono , miroir et son piédestal à droite .
Kyodai , coiffeuse en bois laqué portant des blasons comme motif ( mon ) . A doite , en rouge , un omaku ou petit oreiller monté sur un piédestal de bois laqué . C'est encore sur un omaku que les maiko dorment afin de ne pas risquer d'abîmer leur coiffure qui doit tenir intact une semaine entière !
Garde-robe avec tansu ( commodes )
Très beaux fusuma ou portes coulissantes opaques ( par opposition aux shojis qui sont des portes coulissantes recouvertes de papier de riz ) . Ils sont décorés de peintures de paysages à l'encre de Chine .
Pièce où se dénoua le tragique destin des femmes de la famille Saigo . Afin qu'elles ne puissent servir d'otages lors de l'attaque des ennemis du clan , elles choisirent de se suicider toutes ... quand les samurai ennemis entrèrent dans la pièce , l'une des plus jeunes , seule n'avaient pas encore pratiqué le seppuku car elle avait peur de mourir , elle supplia cependant l'un des samurai de l'aider à accomplir son devoir envers sa famille et celui-ci , pris de pitié , tua la jeune fille . Les kimono sont blanc car c'est la couleur de la mort dans beaucoup de pays d'Asie .
Harakiri est une transcription incorrecte de SEPPUKU qui désigne le suicide traditionnel chez les samurai . Le suicide dans les classes guerrières n'est pas rare en Asie ( johar en Inde , suicide en Chine , Corée ...) . Contrairement à une idée reçue , les femmes peuvent se suicider comme les hommes .
Une reconstitution émouvante ( mais un peu comique malgré tout avec la perruque carotte du mannequin ).
En sortant de la villa , fontaine de bambou prise dans la glace .
Et remise à palanquins :
En quittant la villa , une statue de moine et son histoire expliquée . Ganjin était un moine chinois qui répandit le bouddhisme au Japon et acquis renom et respect de la part du gouvernement japonais ( fin du 7ème , début du 8ème siècle ap.J-C)